Histoire et Patrimoine

Histoire simplifiée de la commune de La Loubière :

Non loin de 2 sites connus (le Rescoundudou à Onet l’Eglise) et à Gages (Roquemissou) notre commune recèle de nombreux vestiges préhistoriques tels que 16 dolmens, 16 tumuli (tombes collectives et individuelles) dont 4 à la Devèze Grande et 4 abris sous roche. [1].

A l’époque gallo-romaine, la proximité de Segodunum (Rodez) laisse des traces de l’occupation antique notamment le long de la voie romaine en direction d’Espalion, sous la forme de tegulae (tuiles romaines) comme autour de la fontaine de Cayssac ou de la « grange » de Lioujas (ancienne villa gallo-romaine ?).

Le haut Moyen-âge offre de multiples sarcophages taillés à même le roc (Lioujas) ou sculptés comme à Pessens. C’est vers l’an 1170, que la comtesse de Rodez rentre par piété religieuse dans les ordres à l’abbaye de Nonenque, (région de St Affrique) et elle fait à l’abbaye la donation de la « villa de Lioujas », qui va devenir une riche et vaste exploitation agricole, spécialisée dans la production de froment et dans l’élevage ovin. Cette grange cistercienne, comprend des bâtiments agricoles et près de 300 ha de terres ; elle est gérée par un « grangier », un fermier qui dirige l’exploitation avec des domestiques.

De cette période date aussi la fontaine de Cayssac (source païenne christianisée ?) et son prieuré devenu l’église de Cayssac [2], sous la forme primitive d’une simple nef avec un clocher peigne, sans doute identique à l’église de La Loubière. Avec la guerre de Cent ans, nos églises sont fortifiées alors que le Rouergue est affligé par la peste et les routiers, redoutables brigands de grand chemin.

La Renaissance est une période faste : l’abbesse de Nonenque, issue de la puissante famille des Roquefeuil, fait reconstruire la Grange de Lioujas vers 1525 ainsi que le Cœur de l’église de Cayssac; elle y fait figurer ses armoiries, commande un Christ en croix de style gothique finissant et une fine statue renaissance en l’honneur de Ste Anne, exposée aujourd’hui au musée Fenaille. Le 23 juillet 1533, François 1er passe une nuit au domaine de la grange de Lioujas, en remerciement de la participation de l’abbesse de Nonenque au paiement de sa rançon, suite au désastre de Pavie [3].

Les guerres de Religion ,à partir de 1562, ouvrent la voie à un contexte trouble. Le seigneur Bernard d’Ortholès fait alors ériger la tour d’Ortholès [4], édifice militaire pour protéger ses sujets et ses biens, mais aussi bâtiment seigneurial ostentatoire avec 6 fenêtres Renaissance, cheminées à chaque étage, cadran solaire…

En 1606, les récoltes de blé sont fastueuses à Ortholès, mais dès 1628, la peste touche le village de Lioujas qui semble avoir été déserté ! La ferveur religieuse se développe ainsi aux XVIIe et XVIIIe siècles à Cayssac (tableau de St Pierre aux liens) ainsi qu’à la Loubière (tableau en bas relief de l’Assomption de la Vierge). En 1771, tout le Rouergue est touché par la crise; selon le curé, on compte 103 habitants au village de la Loubière dont 30 mendiants… mais aussi 4 couvreurs, un maçon, un forgeron, un tisserand, un sabotier… et 11 paires de bœufs. On y chasse encore le loup en organisant des battues ou en creusant des fosses dites « loucières » (origine du nom de la commune !) afin de se protéger des meutes qui descendent des Palanges en traversant « le champ des loups » [5].

Après la Révolution Française, où le clocher de l’église de la Loubière semble avoir brulé, la croissance économique reprend, le petit patrimoine se développe et l’exode rural s’accélère. La Grande Guerre (1914-1918) marquera les familles par la perte de leurs proches et en 1921 la municipalité décide de construire un nouveau cimetière.

Aujourd’hui, notre commune est marquée par une croissance nette, liée à la périurbanisation, qui se traduit par le développement de lotissements, des écoles et des activités artisanales et commerciales, le long de l’axe Rodez – Espalion, à l’avantage de Lioujas.

Le patrimoine local est révélateur de l’histoire de notre commune. Découvrez le sur le site : « Valorisation du patrimoine Bâti de la commune de La Loubière »

[1]. Jacques Lourdou, Les dolmens de la commune de La Loubière, Revue du Rouergue, n° 52, hiver 1997, p 593 – 602.

Jacques Lourdou, La préhistoire sur la commune de La Loubière, Revue du Rouergue, n° 55, automne 1998, p 373 – 381.

[2]. Louis Causse et Michèle Rey-Robert, L’église Saint Pierre aux liens de Cayssac, Sauvegarde du Rouergue, n° 101, 2009.

[3]. Bruno Ginisty, Le passage de François 1er à Rodez (24 juillet 1533), Etudes Aveyronnaises, Société des Lettres, sciences et arts de l’Aveyron, p 308 – 344, 2013.

[4]. Bruno Ginisty, La seigneurie d’Ortholès à l’époque moderne (XVIe –XVIIIe siècle), Etudes Aveyronnaises, Société des Lettres, sciences et arts de l’Aveyron, p 95 – 131, 2011.

[5]. Bruno Ginisty, Le loup en Rouergue à l’époque moderne : présence, représentations et mentalités (XVIIe – XIXe siècle), Etudes Aveyronnaises, Société des Lettres, sciences et arts de l’Aveyron, p 7 – 54, 2008.

Les fontaines de La Loubière :

Elles sont nombreuses, mises en valeur ou cachées, les fontaines qui, aujourd’hui, ont perdu leur usage. Elles n’en restent pas moins des éléments appréciés du patrimoine communal. Dans les regroupements d’habitations, les besoins des humains et des animaux ont naturellement impliqué l’amélioration progressive de systèmes de captation de l’eau. Les volontés publiques ont amené les autorités locales à développer une politique de création de fontaines, abreuvoirs, lavoirs, tant pour un meilleur confort de vie que pour des raisons d’hygiène et de santé. Aujourd’hui, elles sont devenues des éléments de décoration et d’embellissement architecturaux et font toujours la joie des enfants.

« Moi, se dit le petit prince, si j’avais 53 minutes à dépenser, je marcherais tout doucement vers une fontaine » Saint Exupéry

« J’ai usé mon âme et mes souliers. Sur tous les chemins des écoliers près d’une fontaine je m’assieds un instant. Je veux regarder passer le temps » Georges Moustaki